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La Procession

La procession de Saint Firmin part de l’Église de San Lorenzo et se déroule dans les rues autour de la Cathédrale. Une cérémonie qui est devenue très populaire ces 30 dernières années et qui rassemble une foule nombreuse. Les autorités civiles et religieuses, les responsables des « peñas » (associations ludiques) et des corporations, ainsi que d’autres personnalités accompagnent la statue du Saint à travers les rues de la ville. Des milliers de Pamplonais et de Navarrais se placent le long du parcours pour saluer la sainte effigie. Le cortège est animé par la Fanfare Municipale, les Géants, les « txistularis » (fifres), les « gaiteros » (cornemuses) et des danseurs. Le culte à Saint Firmin, très enraciné dans la culture navarraise, est présent dans toutes les manifestations festives, depuis son invocation avant chaque « encierro » (lâcher de taureaux), jusqu’aux cris lancés durant le « chupinazo » (coup d’envoi des fêtes) ou les lamentations du « Pobre de mí » (cérémonie de clôture des fêtes). Une tradition qui se transmet de père en fils et qui est inséparable de cette fête universelle.

Selon la tradition, Firmo était un sénateur romain de Pampelune, qui vécu au IIIe siècle, converti au christianisme avec toute sa famille par le prêtre Honesto, envoyé par le religieux français Saint Saturnin pour évangéliser Pampelune. Son fils Firmin est baptisé par Saint Saturnin à l'endroit connu aujourd'hui comme le « Pocico de San Cernin » (petit puits de Saint-Cernin), puis ordonné prêtre à Toulouse. De retour à Pampelune en qualité d'Évêque, il baptise plus de 3.000 personnes, avant d'être décapité à Amiens. Saint Firmim est actuellement, aux côtés de Saint François-Xavier, le Patron de la Navarre et il est également le patron des cordonniers, des négociants en vins et des boulangers.

Le lendemain du « Chupinazo », les autorités, le clerc, les représentants des différentes corporations et associations de la ville, ainsi que de nombreux fidèles, accompagnent en procession la figure de Saint Firmin, vêtus de leurs meilleurs habits et costumes traditionnels. Le blanc est de rigueur : chemise, jupe ou pantalon blancs, rehaussés d’un mouchoir au cou et d’une ceinture rouges et des espadrilles blanches aux rubans rouges aux pieds. Les Conseillers Municipaux ont remplacé les golilles et les chapeaux à larges bords du XIXe siècle par le frac et le chapeau haut de forme, un nœud papillon et des gants blancs, le tout orné d’une chaîne sur le gilet et d’une médaille avec le blason de la ville. Les Conseillères Municipales, quant à elles, portent une tenue tout spécialement conçue pour cet évènement, inspirée des costumes traditionnels des vallées navarraises du Roncal, Salazar et Aézcoa : ample jupe plissée noire en soie naturelle, blouse couleur crème à plis et haut col, serrée autour du cou et incrustée de dentelles, bustier noir à manches longues et liseré de fleurs brodées et châle en soie noire.

La solennité du défilé est interrompue à plusieurs reprises par les signes de dévotion des « coros y rondallas » (ensembles choraux), le son du « txistu » et les « jotas » (chansons populaires). Une manifestation religieuse étroitement liée aux Sanfermines et un rendez-vous obligé pour les visiteurs, sans risque d’attroupement tout au long du parcours. Il convient toutefois de se rendre à l’avance dans les rues empruntées par le cortège, afin de trouver une bonne place au premier rang.

La cérémonie débute quelques minutes avant 10:00 h du matin, lorsque le Conseil Municipal, escorté par les clairons, cymbales, « maceros », « txistularis » (fifres), « gaiteros » (cornemuses), Géants et Grosses-Têtes, La Pamplonesa (Fanfare Municipale) et les autorités religieuses avec leurs croix, les Capucins et Confréries, se rend à la Cathédrale où l’attend l’Archevêque de Pampelune. Le cortège poursuit sa route, à travers les rues Navarrería, Mercaderes, Plaza Consistorial, Bolserías et Mayor, jusqu’à l’Église de San Lorenzo, qui abrite la statue de Saint Firmin, où est célébrée une messe solennelle en son honneur, à la suite de laquelle la figure du Saint est portée à travers les rues Mayor et San Antón, Plaza del Consejo, Calle San Saturnino et calle Mayor, avant d’être retournée à l’Église San Lorenzo et déposée sur son autel. Après la célébration d’une deuxième messe solennelle, l’Archevêque retourne à la Cathédrale et le Conseil Municipal à la Mairie et la manifestation prend fin vers 14:00 h.

Le cortège vit des moments de grande émotion, dont le plus célèbre est celui du « momentico », lorsque les autorités civiles et ecclésiastiques se dirigent vers la cathédrale : les Géants dansent, accompagnés des fifres et des cornemuses, les cloches de la Cathédrale retentissent et la Fanfare La Pamplonesa interprète « El asombro de Damasco ». Un autre moment émotif se produit lorsque, devant le nº 47 de la rue San Antón, le cortège s’arrête pour écouter une « jota » chantée en l’honneur du Saint. Ou lorsque, rue Zapatería, devant la Plaza del Consejo, la procession fait une halte et écoute en silence le « Glorioso San Fermín, venimos a cantarte, mayores y chavales… », que la Chorale de la Chantrea dédie au Saint depuis 1977. Ou encore, lorsque deux enfants déposent une offrande de roses sur la plaque du « Pocico de San Cernin » et les « txistularis » interprètent l’Agur jaunak. Vingt minutes avant midi, devant le nº 20 de la Calle Mayor, une autre « jota » est chantée depuis le balcon de la Société Gastronomique Napardi, juste avant l’entrée du cortège dans l’Église de San Lorenzo. Vers 14:45 h, les « dantzaris » (danseurs) clôturent la manifestation sur la Place de l’Hôtel de Ville.

Les Géants et Grosses-Têtes ouvrent le cortège, suivis de la Croix de Saint-Laurent et de la Croix Archiépiscopale. Viennent ensuite les corporations d’artisans (menuisiers et laboureurs), la Confrérie de la Passion et la Congrégation Mariale, suivis des clairons et des cymbales, du drapeau de la ville, des « dantzaris » et « txistularis ». Derrière eux, le Porteur de l’Image du Saint, suivi de l’Archevêque de Pampelune, des « maceros » et, derrière, le Conseil Municipal, avec le Maire et son escorte en tenue de gala. La Fanfare Municipale La Pamplonesa ferme le cortège.

Le buste de Saint Firmin, qui est porté à cette occasion, est une statue en bois datant de la fin du XVe siècle, recouverte d’argent en 1687, portant sur la poitrine un reliquaire, en argent également, qui date de 1746.

Quant aux origines de cette cérémonie religieuse, on sait que déjà en 1386 une procession avait lieu en l’honneur de Saint Firmin, à la suite de la récupération par le Roi de Navarre, Charles II, d’une relique du Saint qui se trouvait à Amiens et qu’il déposa dans l’Église de San Lorenzo. Quoique le culte à Saint Firmin soit documenté à Pampelune depuis le XIIe siècle, sous l’Archevêché de Pedro de Artaxona, à Amiens, la ville où le saint mourut martyrisé, la dévotion à sa figure apparaît dans les litanies depuis le VIIIe siècle. Autrefois, le Saint était porté en procession le 10 octobre, en commémoration de son arrivée à Amiens. À partir de 1591, son culte est transféré au 7 juillet, pour éviter le froid et la climatologie adverse de l’automne, la fête religieuse coïncidant ainsi avec la Foire au Bétail qui avait lieu entre la Saint-Pierre et le 18 juillet.